« Changer le regard », témoignage signé par Anne-Marie Bernis, sur les ondes de RCF pays d’Aude
Changer le regard
Bonjour,
Comment allez-vous, chers Amis auditeurs ? Bien, je l’espère, et plein de projets en cette rentrée que je vous souhaite dynamique et prometteuse.
L’été s’en est allé sur la pointe des nuages, il est temps de penser aux choses sérieuses… et je suis ravie de vous retrouver fidèlement sur les ondes de RCF pays d’Aude.
Depuis plus de 3 ans, je viens évoquer avec vous, dans la rubrique « Apprivoiser l’oubli », les étrangetés de la maladie d’Alzheimer et des pathologies apparentées.
Oser parler des troubles de mémoire, c’est briser des tabous, dépasser la gêne et la honte de situations inattendues qui bouleversent d’abord le malade et, en conséquence, ses proches.
La première chose dont le malade a besoin est d’être rassuré, son entourage aussi.
Eviter les conflits, dédramatiser cette maladie insidieuse, avancer étape par étape dans la prise en charge du malade, se familiariser avec les thérapies non médicamenteuses sont des objectifs atteignables pour peu que l’aidant accepte le point de vue, les services et les conseils des personnes qui ont été longtemps confrontées à cette maladie.
La seule aide possible aujourd’hui, pour parer à une recherche médicale qui marque le pas, c’est l’HUMAIN.
Appliquer les remarques des personnes familières de la maladie a parfois plus d’écho que la pratique médicale plus théorique, médicamenteuse, extérieure aux vécus du malade.
Note association « Alzheimer, un autre regard », sous la présidence du docteur Mariane TAILLANDIER, gériatre, a bien fait le tour du sujet en installant tout un réseau de bénévoles dans certains secteurs du département.
Ces bénévoles animent des « Après-Midi Détente », où temps de loisir et convivialité permettent aux malades de sortir de leur domicile, rompre leur isolement et de partager des activités adaptées tandis que leurs aidants vivent un temps de répit.
Concrètement, le regard change vis à vis de la maladie d’Alzheimer quand le parent ou le proche vient rechercher la personne malade qui, dans tous les cas, a pris plaisir à la rencontre, a participé aux activités proposées et montré ainsi qu’elle est capable d’une vie sociale en dehors de ses habitudes.
De plus, l’aidant va partager son expérience avec les autres familles, échanges avec les bénévoles à leur écoute et trouver ainsi un soutien réconfortant.
« Changer le regard », une belle formule que Colette ROUMANOFF explique à travers plusieurs ouvrages, elle qui a dû accompagner au quotidien son mari pendant une dizaine d’années, et qui nous livre toutes ses réflexions, conseils, informations par des exemples précis et très concrets.
Je parle d’exemple, en voici un, concret, justement.
Cet été, une amie me confiait son mal être, la veille de rejoindre à Paris son père malade d’Alzheimer, qu’elle n’avait pas vu depuis un moment.
Le lendemain, je la retrouvais à la gare pour lui confier le petit bouquin de Colette ROUMANOFF, intitulé « Alzheimer, accompagner ceux qu’on aime » ; Merci, me dit-elle. Deux gros bisous, la portière claque, le train part.
Le lendemain, petit message sur mon téléphone : « J’ai lu le bouquin pendant le voyage, j’ai appris beaucoup de choses, ça a changé mon regard, je vais retrouver Papa plus confiante. Encore merci ! ».