Le syndrome de l’aidant

Bonjour

Un médecin rhumatologue, Janine Sophie GIRAUDET, vient de sortir un article intéressant sur le syndrome de l’aidant, ou comment prendre en compte les signes qui alertent sur l’épuisement de celle ou celui qui soutient une personne malade, en situation de perte d’autonomie, de dépendance ou de handicap.
En lisant ces lignes, je pense à nos Amis malades d’Alzheimer qui entraînent leur proche, sans le vouloir, à modifier leur mode de vie, jusqu’à négliger leur propre santé, tant la charge mentale et physique est importante.
Notre pays compte entre 9 et 11 millions d’aidants, nous dit la rhumatologue. Chacun, à un moment de sa vie est un aidé, ensuite un aidant et à nouveau un aidé.
Très souvent, un aidant ne se sait pas aidant ou bien il s’indigne de ce qualificatif jugé étranger à une relation d’amour naturelle. Nous le savons bien : au début, l’aide n’est que l’accomplissement de petites tâches ponctuelles auxquelles s’ajoutent le ménage, le contrôle de la santé du malade, les petits services qui paraissent aller de soi mais qui tournent vite aux habitudes et transforment le proche aidant familial en partenaire de soins, en cosoignant, en auxiliaire de vie.
Si aider procure de nombreux bénéfices comme l’amour mutuel, les valeurs essentielles de la vie, les compétences et puis une certaine découverte de soi et de l’autre, la version extrême devient nuisible, sinon toxiquue. En effet, l’investissement et la polyvalence sont devenues règles de vie pour des non professionnels.
A force de se démultiplier, d’improviser, de s’adapter, l’aidant s’expose à un épuisement physique et psychologique, dans une solitude, un isolement et, trop souvent, la non reconnaissance de la famille et de la société.
Prisonnier d’une situation à laquelle il n’est pas préparé, l’aidant se résigne souvent, sans demander de soutien, ce qui est le cas pour les aidants-pivots, en raison de leur position intermédiaire entre ascendants et descendants, au cœur de solidarité intergénérationnelles.
Ces piliers de la solidarité nationale, la plupart du temps invisibles, commencent à être mieux reconnus par la société qui entend leur besoin de répit pour souffler.
La HAS, Haute Autorité de Santé, a mis sur pied une stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants.
Appelé « le réflexe aidants », une démarche pour la reconnaissance et le soutien précoce, il a été mis en place un numéro de téléphone qui propose une écoute et encourage à exprimer les difficultés, un numéro unique pour les aidants sans solution : le 0 800 360 360.
Une fois le contact pris, l’aidant, sera guidé par un médecin du travail ou un assistant social afin d’envisager la mise en place d’aides ou de prestations spécifiques. Je vous en cite quelques unes : le congé de l’aidant familial, les aides à domicile, les vacances répit pour le couple aidé-aidant, des rencontres entre aidants et un soutien psychologique spécifique.
Le réflexe aidant, c’est aussi offrir à l’aidant vulnérable une consultation médicale pour faire un point.
Soyons confiants dans ces propositions relayées par le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées.
Il paraît qu’en 2023, nous y sommes, une nouvelle stratégie nationale pour les aidants devrait permettre de renforcer l’offre de répit.
Allez, soyons optimistes et suivons de près toutes ces bonnes pratiques qui viennent simplifier la vie et soulager de l’épuisement.