« Paroles de confinés » de Anne, bénévole et soignante.

22 juin, 2020
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Après un moment de sidération, et une gestion de mes émotions, cela m’a ramenée à l’essentiel. Je me suis
concentrée sur mon travail : à ce jour aucun cas rencontré, avec un confinement du foyer de vie, au jour le
jour (expérience très enrichissante). Je n’ai pas eu peur.
En dehors du travail, je vis seule, je n’ai pas vu ma famille, mes amis. Rassurée de les savoir en bonne
santé, nous nous sommes soutenus par mail, par textos (souvent très touchants, parfois très rigolos…).
Cet isolement ne m’a posé aucun problème, au contraire. Il m’a fait beaucoup réfléchir à l’essentiel, à la
vie, aux rapports humains, à tout ce qu’il reste à faire, à tout ce que je n’aimerais plus voir ou entendre
(des infirmières que nous ne voulons plus comme voisins, des dénonciations, du personnel médical ou
autres professions mal payés ou pas reconnus, etc.).
L’essentiel, personnellement, c’est :
– prendre soin de moi, pour prétendre prendre soin des autres
– étant croyante, j’ai prié
– l’importance du temps présent, en appréciant ce que j’ai, ce que je vis
– j’ai remercié de n’avoir aucun cas dans mes connaissances (hormis notre chère Cécile L. que nous avons
j’espère soutenue) et d’être moi-même en bonne santé
J’espère, de tout coeur, que jamais plus rien ne sera pareil. Je reste une optimiste dans l’âme, pour un
monde meilleur (pour la paix, la tolérance, l’entraide, le partage, le respect des humains, des différences,
des animaux, de la nature, de la vie.
Cet optimisme m’a toujours aidée, dans les moments difficiles. Et tous les jours, il me fait aller vers
l’autre, humblement, sincèrement.
Bon courage à vous tous. Soyez assurés de mes sincères pensées et au plaisir de vous revoir, très vite.
Anne.